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tristesse humaine, sérénité céleste.

tristesse humaine, sérénité céleste.

Après cette période de guérison psychologique, nous étions gonflés a bloc James et moi. Spirituellement, et physiquement nous avions passé le cap de l'acceptation avec brio ! Plus que quelques semaines de traitement lourd, et j'arrivai au bout. Je voyais poindre la lumière au bout de ce tunnel, la fin de presque 1 année de combat sans relàche, un dernier effort à fournir. 

Pourtant j'ai failli perdre pied le lundi qui à suivi. Ma soeur m'appelle. Elle m'annonce qu'elle a du faire hospitaliser ma mère. Elle a un taux de glycémie proche du coma diabétique, une tension à 20, elle est faible, et est devenue jaune. Des examens sont pratiqués, on lui trouve "une tache" au foie, et elle a une thrombose dans veine cave. 

Sur le moment je me concentre sur cette thrombose, je me figure qu'elle risque de faire une embolie, ou quelque chose du genre qui l'emporterait immédiatement. Je perds pieds, j'ai peur de la perdre. Alors je me plonge dans des cours de médecine, je me précipite à demander conseil a mes amies du corps médical. Au fond de moi je sais que cette tache au foie accompagnée d'une jaunisse. n'est vraiment pas à prendre à la légère, mais je refuse de m'y interesser. Puis je fini par écouter ce que l'on me dit, à l'évidence elle présente tous les signes d'un cancer du foie. 

Nous sombrons à nouveau, désespérés, avec cette impression que ca ne s'arretera jamais .. James est prolongé par notre médecin, j'ai besoin de lui à mes côtés.

J'implore la radiothérapeute de me laisser interrompre la radiothérapie, pour aller la voir quelques jours. Quand je lui explique ce que je sais de son état, elle me laisse sauter 2 séances, nous décidons de monter en Bretagne quelques jours avec Shana. S'en est suivi 4 jours de montagnes russes émotionnelles.

Après 9h de route nous arrivons à Vannes. Le soleil brille, il fait chaud, le ciel est d'un bleu azur parfait sans nuage. 

L'hopital se dresse devant nous, immense, on nous présente un plan pour accéder dans le service où se trouve ma maman. Après un dédale impressionnant de couloirs nous arrivons à sa chambre. J'entre d'abord, je la trouve allongée, faible, et jaune. Mon Dieu tellement jaune ! je l'embrasse, Shana me suit lui fait un énorme calin. elle lui à tellement manqué sa mamie. Nous ne savons que dire. Shana est nerveuse, alors elle se lance dans un monologue effréné, racontant tout ce que lui passe par la tete à sa mamie. Je me rend compte à quel point mamie lui a manqué, mais aussi à quel point ce débord d'énergie cache une profonde anxiété. Ma pauvre chérie, du haut de tes 7 ans tu auras du affronter tellement de douleur de grands.

Nous avons beaucoup de mal à obtenir des informations claires sur son état de santé, les jours fériés du mois de Mai ne sont pas pour aider, attente de disponibilités pour qu'elle passe un IRM, pas de medecin vraiment dispos. 

Ma soeur et moi réfléchissons, analysons, se demandant à quoi nous attendre. Tantôt nous sommes persuadés qu'il s'agit d'un cancer qui va l'emporter rapidement, à d'autres moments nous nous rassuront : Tant que les examens ne sont pas tous fait, il n'y a pas de certitude. Nous échangeons par téléphone avec mon frere. Des centaines de kilomètres nous séparent, et pourtant nous sommes proches. Maman à peur de nous quitter, alors nous la rassurons. elle a accompli un si beau travail de maman, nous sommes tous les 3 heureux. Elle doit à présent se préoccuper d'elle, et uniquement d'elle.

Arrive la fin de ces 4 jours, je dois repartir, je repars sans réponse claire. Un cancer est supposé, mais aucune idée de stade, de type, de généralisation ou pas. Des suppositions lachées au compte goutte par un interne. Je repars le coeur lourd. 

Quelques jours après ma soeur à réussi à obtenir d'avantage des informations claires. Elle a croisé un monsieur en blouse blanche dans le couloir, en à déduit qu'il avait une tete de medecin. Bingo, elle est tombé sur le bon, il a été chercher le dossier de ma mère et lui a expliqué ce qu'elle me présentera le soir même. Nos craintes étaient les bonnes, il s'agit bien d'un cancer du foie, à un stade avancé, il y a de maigres espoirs qu'un quelconque traitement soit possible. La famille doit vite venir lui rendre visite, son espérance de vie n'est que de quelques semaines.

Je n'ai pas pleuré sur le coup, j'ai d'abord appellé ma soeur, puis mon frere. Je suis entrée dans une frénésie de l'information. Le besoin de parler, d'échanger, mais de façon technique. Un ami était à la maison à ce moment là, les enfants jouaient dehors. J'ai dit à James  " je veux jouer du piano".

Je suis rentrée dans la maison, je me suis mise au piano. Alors, mon cerveau à eu fini d'explorer, disséquer, retourner dans tous les sens ces informations. Mon coeur s'est déchiré, j'ai senti ma poitrine tirailler dans tous les sens, ma tête tourbillonner, mes larmes sont coulées comme un torrent qui ne s'arrêtaient plus. Ma bouche ne sortait aucun con, mes doigts sur le piano exprimaient toute ma detresse.

Je vais perdre ma maman.

 

Maman est maintenant consciente de son état de santé, quelques jours plus tard, l'IRM est venu confirmer et préciser le diagnostic. Un carcinome hépatocellulaire, aucun traitement possible. Le couperet est tombé. Et pourtant une sérénité est rapidement venue s'emparer de chacun de nous. Maman est sereine, elle sait qu'elle est sauvée, que sa fin sur terre signifie le début de son éternité céleste. Une vie après la vie tellement plus belle, où la tristesse ne sera plus. Elle nous en parle, nous échangeons. Mon frère à pu venir la voir avec sa famille. 

Oui nous vivons des moments difficiles, mais en même notre amour les uns pour les autres n'a jamais été autant présent. Nous sommes a la fois tristes et en paix. D'ailleurs si nous sommes 3 freres et soeurs, nous avons aussi nos conjoints respectifs, qui sont impliqués autant que nous. Au final nous sommes 6 frères et sœurs à échanger, à s'encourager, à partager la douleur mais aussi l'expérience spirituelle que nous sommes en train de vivre. Nous savons que la fin est humainement inéluctable, mais fort de notre foi, nous ne souhaitons que de la douceur. 

Aujourd'hui je compte les séances de radiothérapie qu'il me reste, je n'ai qu'une envie c'est retourner la voir, profiter encore d'elle le temps qu'il lui reste. Ma seule crainte est la souffrance qu'elle pourrait ressentir, alors je prie que le corps médical puisse vraiment être efficace pour que les instants qu'il lui reste soient doux. Et je prie Dieu qu'il continue d'apaiser son cœur.

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